Pour les jeunes, par les jeunes de l’océan Indien
Brice est un jeune Rodriguais perçu comme jovial, bon vivant, qui aime chanter le séga. Mais au collège qu’il fréquente, S. est victime de harcèlement et de grossophobie. Le plus dur, dit-il, est que cela vient de ses propres « amis ». Qu’il doit faire mine d’en rire avec eux. Et n’ose en parler à personne.
J’adore l’école. J’adore apprendre.
Mais parfois le matin, je me lève, je me regarde dans le miroir, je me vois gros, et je n’ai pas envie d’y aller.
Je suis victime de harcèlement à l’école.
Chaque matin, dès que j’arrive dans mon école, je me fais harceler par mes propre amis. Ils me traitent de gros mais je ris avec eux. Je fais semblant mais au fond ça fait très mal de subir ça chaque jour.
Pour eux c’est rigolo de se moquer des autres. Nous, les personnes victimes de harcèlement, nous rigolons avec eux pour qu’ils ne pensent pas qu’on est faible.
Mais dès qu’on arrive chez nous, on pleure. Et on ne le dit à personne parce qu’on croit que personne ne nous prendra au sérieux. Donc on garde ça pour nous tout seul, dans les larmes qu’on verse. Et on ne le montre pas, parce qu’un garçon ne pleure pas. Si to plore to enn tifi. Si tu pleures t’es une fifille, qu’ils disent. Je préfère être avec les filles qu’avec les garçons, parce qu’ils sont bagarreurs et aiment faire du désordre. Mais là aussi ils me critiquent, ils disent que je marche trop avec les filles.
Tout ce que tu fais, ils trouvent ça mal.
Mais ce qui fait le plus mal dans le harcèlement, c’est que ce sont tes propres amis qui te harcèlent. Ils ou elles essayent de relever chaque petite chose que tu fais pour te rappeler tes défauts. Ce qu’ils ne comprennent pas, c’est que ce n’est pas nous qui avons décidé d’être comme ça, ce n’est pas nous qui avons décidé d’être gros, maigre, d’avoir de gros yeux ou d’avoir de petits handicaps.
Ça on le sait déjà, mais eux ils profitent de chaque petite occasion pour nous le rappeler encore et encore.
Et nous, les gens qui se font harceler, on doit bien mettre dans notre tête que jusqu’à l’heure de notre mort, ça ne cessera jamais.
Heureusement je sais que mes parents m’aiment comme je suis. Mais je n’ose pas leur parler du harcèlement que je subis parce que je sais que cela leur ferait de la peine, et j’ai peur aussi qu’ils aillent engueuler ceux qui me font subir ça. Après, ce sera encore plus difficile pour moi d’aller au collège.
Sinon j’aime bien nager. Ça me ressource.
Brice, 13 ans
1 Commentaire
Salut,
Bonn j’ai pas grande chose a dire mais pour etre franche c’est une histoire avec beaucoup demotions et de compaties.
Il est vrai que de plus en plus beaucoup d’enfant subi ce genre d’abus morale….
Ce petit message je pense touchera certaine personne qui va la lire…
Mais c’est inspirant, bonne continuation à l’auteur