Ma vie de mère célibataire

Tombée amoureuse d’un homme plus âgé qu’elle, Anaïs le voit s’éloigner d’elle lorsqu’elle se retrouve enceinte. À Rodrigues comme dans d’autres lieux, être mère célibataire n’est pas simple. Mais elle se réjouit de bénéficier du soutien de son entourage, et de l’amour de son fils qui grandit bien. 

 

À l’âge de 18 ans, j’ai eu un copain âgé de 30 ans. Il était professeur de collège, on a communiqué sur internet. Un jour, il m’a invitée à venir habiter chez lui. J’ai voulu faire la grande, j’y suis allée. Je me suis laissée prendre au piège de ses belles paroles. Il y avait sa mère et ses deux sœurs. Au début, ses sœurs m’aimaient bien. Mais au bout d’un moment, elles se sont liguées avec leur frère pour me repousser. 

Je me suis retrouvée enceinte. Et seule. 

 

Mon bébé grandissait dans mon ventre. Je mangeais beaucoup. J’ai pris beaucoup de poids. 

J’avais 20 ans lorsque j’ai mis mon fils au monde. 

Au moment de l’accouchement, j’étais en panique. Je ne savais pas comment il fallait faire pour pousser. Heureusement l’infirmière m’a aidée.

Ça a été un peu difficile au début.  Mais j’ai eu la chance d’avoir beaucoup de soutien de ma famille et de mes amis qui m’ont poussée à ne pas me décourager face à l’épreuve. 

Jusqu’à ce que mon enfant ait 2 ans, je suis restée à la maison pour m’occuper de lui. Je ne travaillais pas. Je ne suivais pas de cours. Je l’ai allaité longtemps. Mon bébé n’a jamais manqué de rien. 

Aujourd’hui mon enfant grandit bien, il est en bonne santé et est plein de vie. Il va à l’école pré-primaire et son professeur me dit qu’il est bavard et intelligent. Je l’adore et je souhaite qu’il soit quelqu’un d’obéissant, de travailleur et fort dans sa vie. 

 

Être mère célibataire n’est pas un délit. Mais être seule avec un enfant demande à être capable de dépendre davantage sur soi-même. La charge est plus lourde. C’est une grande responsabilité. 

Le rêve d’une maman est de voir son enfant réussir. Je veux l’encadrer pour qu’il soit meilleur. 

Mon fils me donne du courage car il me sourit et me donne l’envie d’avancer. Il me parle avec son cœur. J’ai une profonde affection pour lui. 

Maintenant qu’il est plus grand, j’ai recommencé à prendre des cours. Je veux moi aussi devenir quelqu’un de meilleur. 

C’est une belle aventure. Mais j’encourage les filles à finir d’abord ses études et à commencer une carrière avant de devenir maman. Je leur conseille de ne pas se presser. 

 

Léanna, 24 ans