Pour les jeunes, par les jeunes de l’océan Indien

Céline, étudiante en deuxième année à l’École Hôtelière à Ebène, raconte comment un stage en France — qu’elle redoutait autant qu’elle espérait — lui a permis de changer complètement de perspective. Entre la peur de partir, le choc culturel et une révélation professionnelle inattendue, elle découvre loin de Maurice une nouvelle confiance en elle.
Partir loin de ma famille pour un stage, ça me faisait super peur. En même temps, j’avais l’impression d’étouffer à Maurice. Ma vie, c’était : aller en cours, rentrer, manger, dormir. Et recommencer ! Je me disais que je passais sûrement à côté de quelque chose, que je gâchais un peu mon avenir.
Quand l’occasion d’aller en France est arrivée, j’étais complètement perdue. J’avais toutes les questions du monde dans la tête : Et si je faisais une erreur ? Est-ce que ça vaut vraiment le coup de quitter mes proches ? Pourquoi partir alors que je les aime ?
Et puis je repensais à mon frère, qui avait fait le même choix. Je suis allée lui parler, pensant qu’il aurait les bonnes réponses. Il m’a expliqué que partir, ce n’était pas seulement pour trouver un meilleur travail, mais aussi pour grandir, pour apprendre à se connaître. Ma mère, elle, était surtout inquiète que je sois seule dans un pays étranger. Moi, j’étais entre les deux.
Finalement, je me suis lancée. Et franchement, je ne regrette rien. Dès que je suis arrivée en France, tout était différent : les grandes villes, les villages médiévaux, les gens, le rythme de vie… mais je me suis adaptée plus vite que je ne l’aurais cru. Professionnellement, c’était exactement ce qu’il me fallait. Je me suis sentie enfin à ma place. Plus de “qu’est-ce que je vais faire de ma vie ?”, juste de la motivation et l’impression que ma vie reprenait du sens.
Le jour où j’ai repris l’avion pour rentrer, je n’étais plus la même personne. Je suis partie avec la peur au ventre ; je suis revenue avec la certitude que ma vie n’est pas un gâchis. Ce stage m’a redonné confiance, espoir, et l’envie d’avancer.
Et si c’était à refaire ? Je repartirais direct.
Céline, 20 ans