Pour les jeunes, par les jeunes de l’océan Indien

Depuis la prise de pouvoir du président Rajoelina, ses promesses électorales et sa vision annoncée ne se sont pas matérialisées. Les coupures d’eau et d’électricité qui durent toute une journée, la corruption, le coût de la vie, le chômage… le peuple, et en particulier la génération Z, n’en peut plus. C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase.
Ils sont descendus dans la rue pour défendre leurs droits et réclamer des solutions, pacifiquement. En réponse, le gouvernement a choisi la violence : il y a eu des morts, on a engagé des individus pour piller et ensuite accuser la génération Z. C’est un acte inacceptable, antidémocratique et antilibéral.
Je suis profondément attristée en voyant les images et les vidéos de ces révolutionnaires, nos frères et sœurs. Derrière chaque visage, je lis la fatigue, la colère, mais aussi une force incroyable qui refuse de plier. Ce n’est plus seulement une manifestation ; c’est un cri de détresse, un appel urgent au changement et une preuve d’amour pour notre pays.
Quand je les regarde, j’ai l’impression que mon cœur est avec eux : mes pas devraient fouler le même sol, ma voix se mêler à leurs chants. J’ai envie de les soutenir, de les encourager, de leur dire qu’ils ne sont pas seuls. J’aimerais être en première ligne — pas pour me faire un nom, mais pour tenir la main de celui qui tombe, relever celle qui s’évanouit sous les gaz, panser les blessures causées par les balles et par le mépris.
Ce qui me révolte le plus, ce sont les forces de l’ordre qui tirent sur ces manifestants, qui sont comme eux — voisins, frères, sœurs — comme s’il s’agissait d’ennemis à abattre. Cette dérive est intolérable.
Même si je plaisante en disant que je jetterais des pierres, au fond je porte une rage mêlée de tristesse : rage de voir mon peuple souffrir, tristesse de n’avoir souvent d’autre moyen d’agir que de regarder à travers un écran.
Bref, nous, les Malgaches, avons besoin de changement, d’évolution, d’un avenir meilleur pour notre pays. Notre vœu est simple : « Un jour, nous n’enverrons plus nos enfants à l’étranger pour leur offrir un avenir digne et sûr. »
Lonnis, 25 ans