Pour les jeunes, par les jeunes de l’océan Indien

Originaire de Tamatave, Madagascar, Cynthia vit à Maurice depuis 2023 pour poursuivre ses études supérieures. Une expérience à la fois excitante et difficile. Au départ, elle est accablée par la solitude et le mal du pays. Aujourd’hui en troisième année dans le domaine des Digital Humanities, tout en travaillant dans un restaurant de la capitale, elle réalise à quel point elle a grandi, appris et évolué, tant sur le plan académique que personnel, malgré les défis liés à la vie loin de sa famille. En se créant sa « famille loin de chez moi ».
Le plus grand défi pour moi a été de vivre loin de mes parents. À Tamatave, j’étais habituée au confort et à la familiarité de mon foyer, où mes journées se partageaient avec ma famille et mes amis. Partir pour Maurice signifiait laisser ce système de soutien derrière moi. Les choses les plus simples, comme partager un repas, parler de ma journée ou chercher du réconfort après une journée difficile, sont devenues plus compliquées. Au début, la solitude et le mal du pays étaient accablants. Ma famille me manquait énormément, ainsi que la chaleur et la sécurité de mon environnement familier. Cependant, avec le temps, j’ai appris à gérer ces sentiments et à créer un petit réseau de soutien avec des amis et des camarades à Maurice, qui sont devenus ma « famille loin de chez moi ».
La vie à Maurice est très différente de celle de Madagascar. Des lois aux transports en commun, tout demande une période d’adaptation. Comprendre les lois locales, respecter les normes culturelles et suivre de nouvelles règles a été à la fois difficile et enrichissant. Par exemple, les transports publics étaient au départ très déroutants. Les itinéraires, les horaires et le système de billetterie m’étaient totalement inconnus. Même les tâches simples, comme faire des courses ou se déplacer à travers l’île, nécessitaient patience et observation. Pourtant, ces expériences m’ont aidée à devenir plus indépendante et débrouillarde. Vivre dans un pays étranger oblige à se fier à son propre jugement, à résoudre ses problèmes seule et à gérer sa vie quotidienne de manière responsable.
En parallèle à mes études, je travaille actuellement à temps partiel dans un restaurant situé au Caudan Waterfront. Ce travail m’offre non seulement un revenu supplémentaire, mais aussi l’opportunité de développer mes compétences en communication et en gestion, tout en découvrant le milieu professionnel mauricien. Cela me permet également de rencontrer des personnes de différentes cultures et de mieux comprendre le rythme de vie et les interactions sociales à Maurice.
Sur le plan académique, étudier les Digital Humanities est exigeant mais gratifiant. Les cours nécessitent non seulement des compétences techniques, mais aussi de la pensée critique et de la créativité. Travailler avec des professeurs et des étudiants venant de cultures différentes a enrichi mon apprentissage et élargi mes perspectives. J’ai découvert de nouvelles façons d’aborder les projets numériques, d’analyser les données et d’explorer l’interaction entre technologie et culture.
Malgré les défis, mon expérience à Maurice a été profondément formatrice. Elle m’a appris la résilience, l’indépendance et l’adaptabilité. Même si ma famille me manque, je suis reconnaissante pour les expériences et les opportunités que j’ai rencontrées ici. Ma vie à Maurice a non seulement façonné mon parcours académique, mais aussi mon développement personnel, me préparant à affronter l’avenir avec confiance et détermination.
Cynthia, 20 ans