Entre liberté et excès

Très attachée aux traditions de son île Rodrigues, Alexia, 20 ans, habitante de Petit Gabriel, apprécie aussi une modernité qui permet une liberté de choix et de vie qu’elle considère exceptionnelle. L’idéal, dit-elle, serait d’arriver à allier les deux au mieux. Mais elle s’alarme d’une tendance à des excès qui selon elle risque de nuire à son pays. 

On peut dire que dans un monde où les inventions se succèdent de jour en jour, on constate un recul des principes anciens spécialement en ce qui concerne les normes et les valeurs. Personnellement je navigue en permanence entre ces deux aspects car tous deux sont importants.  J’apprécie l’authenticité des choses du passé telles que les musiques anciennes de Rodrigues.  L’émotion qu’elles provoquent nous ramène à une certaine introspection très souvent positive. D’un autre côté, la modernité me renvoie à une liberté exceptionnelle. 

Il faut arriver à avoir une stabilité entre la modernité et les traditions. Hélas, c’est n’est pas le cas dans le monde actuel et cela me brise le cœur de voir nos propres valeurs se dissoudre petit à petit. 

Un jour, alors que j’attendais le bus à la gare, j’observais deux personnes à côté de moi : un vieil homme à ma gauche et une jeune fille à ma droite. Chacun était sur son téléphone, regardant Tiktok avec le volume très élevé.  Tout à coup, la jeune fille est tombée sur une vidéo où une femme était sur un homme, ayant des relations intimes, et la femme jouissait. La fille a réduit le son de son téléphone, mais elle a continué à regarder cela en public. Cela m’a renvoyée au fait que le sexe est devenu banal dans le monde actuel. Très souvent, la « modernité » remporte la bataille sur les coutumes d’autrefois. On voit ainsi que le téléphone n’est plus un outil de communication entre les gens, bien au contraire, il fait que les gens communiquent de moins en moins entre eux directement. 

Ce que j’aime dans la modernité c’est la liberté. Les choix de vie ne sont plus  imposés comme autrefois. Par exemple les mariages forcés  à Rodrigues ont diminué. C’était injuste de devoir se marier à un inconnu sans même avoir des sentiments pour la personne. 

Il y a aussi la liberté d’accès à l’éducation. Qu’on soit garçon ou fille, on a le droit d’avoir une bonne éducation et plus encore un avenir prometteur. 

Mais il me semble aussi que la liberté excessive  peut  être un désavantage, surtout pour les jeunes. J’ai vécu avec des amis à qui tout était permis. Moi je n’avais pas cette opportunité d’aller où je voulais comme eux. Mais avec le temps  j’ai compris qu’en ayant une liberté sans limites, on peut se retrouver dans des embrouilles, comme consommer des choses néfastes qui peuvent affecter notre santé telles que la drogue qui fait des ravages à tous les coins de rue. Ce qui est dommage, c’est qu’il semble difficile de maintenir une bonne balance, de ne pas aller dans les extrêmes. 

Alexia, 20 ans