À table, j’ai voyagé…

A Maurice où il vit Adrien est habitué à une cuisine épicé, plutôt populaire. À Paris, dans le foyer des Apprentis d’Auteuil, il a découvert pour la première fois la cuisine française. Tartiflette, escargots, tartes aux pommes… chaque plat était toute une aventure. Il s’est régalé et se dit désormais que la cuisine d’ailleurs, c’est une porte ouverte sur le monde.

 

Découvrir la cuisine française, franchement, c’était trop surprenant ! La tartiflette, la tarte aux pommes, le tacos algérien…Bon c’est pas français mais c’est en France que je l’ai goûté. Chaque plat avait un goût surprenant, et dans le foyer des Apprentis d’Auteuil où on était logés, chaque repas, c’était comme une aventure. Mon premier voyage était aussi une première découverte culinaire de ce qui se mange ailleurs.

 

Nous, on était dix jeunes du nord-ouest de Maurice, tous venus de quartiers populaires, et on goûtait à tout. Tout le monde n’a pas tout aimé, il faut l’avouer. Mes amis ont trouvé que le fromage français ne sent vraiment pas bon. Et puis, il faut dire que nous avons mangé de la pomme de terre de toutes sortes. Ça a vite gonflé les autres. On ne savait pas que la pomme de terre est aussi aimé que cela en France. Moi, je suis un vrai gourmand, alors j’ai tout essaye. J’ai même mangé des escargots… j’en ai repris trois fois ! À Maurice, on voit ça rarement, et je pensais pas que j’aimerais autant. Ca dégoûte les gens ici. Moi je dis, il faut goûter pour savoir si c’est bon ou pas. Je n’ai rien regretté. Et puis, il y a eu les barbecues avec les salades de riz, le tieb malien… les melons et les prunes… certains fruits, je n’avais jamais eu la chance de manger chez nous.

 

Chaque plat me faisait comparer avec ce qu’on a à Maurice. Nos faratas, nos mines frits, nos currys et nos gato deluile… c’est différent, mais c’est comme si on partageait nos cultures autour d’une table. On a même cuisiné pour les jeunes français, et voir qu’ils adoraient nos plats, ça m’a fait chaud au cœur.

 

Et leurs desserts ! Les beignets au chocolat, la tarte aux pommes… c’était pas pareil que nos gâteaux ici. La texture, le goût sucré… j’étais agréablement surpris. C’est beau et c’est bon. Et je me disais tout le temps : « waouh, comment ils font ça ? »

 

Ce que j’ai compris, c’est que la bouffe, ça raconte beaucoup sur un pays. Chez nous, on a nos épices, nos mélanges de goûts forts. Là-bas, tout était fait avec patience, tout est toujours bien présenté, et les saveurs sont différentes mais délicieuses. Même un fruit simple devient spécial quand tu le goûtes pour la première fois.

 

Et ce que j’ai préféré, c’est que manger ensemble, ça rapproche les gens. Ici à Maurice dans nos familles des quartiers populaires on ne se retrouvent pas forcément autour de la table pour manger tous ensemble. Parfois, c’est chacun dans son coin, chacun à son heure. mais manger ensemble, ça crée du lien. Ça fait tomber les barrières. Chaque bouchée m’a ouvert aux autres, j’ai appris à partager, à découvrir des cultures différentes… et ça m’a donné envie de continuer à explorer, à goûter, à découvrir encore plus de plats et de goûts dans le monde.

 

Adrien, 21 ans