Notre FUTUR

Mon premier concert symphonique

C’est en allant assister pour la première fois à un concert classique donné par Moris Orkestra au théâtre du Caudan que Luciano va avoir une révélation qui va changer sa vie. Celle de la beauté et de la puissance de l’art, qu’il veut désormais inscrire au centre de sa vie et partager largement.

 

Je m’en souviens comme si c’était hier. J’avais quitté l’école précipitamment, avec l’enthousiasme d’un enfant qui attendait Noël. Ce jour-là, ma maman m’emmenait à mon premier concert symphonique. J’étais excité à l’idée d’assister pour la première fois à un concert classique. Ce vendredi après-midi-là, je m’étais préparé avec soin, m’étais fait beau. Pour cette occasion spéciale, nous avions pris un taxi pour ne pas être en retard, vu le transport public peu fiable qui relie Ste Croix à Port Louis. Nous nous sommes rendus au théâtre du Caudan. Ce lieu était une bulle, un autre monde. Nous nous sommes assis sur les fauteuils rouges en velours. Le bruit des conversations s’est lentement dissipé, remplacé par un silence rempli d’attente. Soudain, les lumières se sont éteintes. Le théâtre a été plongé dans une obscurité totale, seulement troublée par quelques chuchotements.

 

Puis, comme par magie, une mélodie délicate est arrivée d’un piano. Une à une, les lumières de la scène s’allumèrent, dévoilant les artistes qui allaient nous emmener dans un monde d’émotions et de rêves pendant deux heures. Deux heures où plus rien d’autre n’existait, juste les artistes, leur art, et nous, le public.

 

Je me souviens de cette sensation, assis là, si proche de la scène que je pouvais voir chaque expression sur leur visage. Certains avaient l’air sérieux, concentré, tandis que d’autres laissaient transparaître une joie pétillante, une excitation presque enfantine. Une dame magnifique, vêtue de noir, fit son entrée sous un tonnerre d’applaudissements. Sa voix était elle-même un instrument, doux et captivant, nous expliquant qui étaient les artistes et comment la soirée allait se dérouler.

 

Puis, le maître de scène arriva, et les premières notes s’élevèrent, emplissant l’espace de leur beauté. Le temps sembla s’effacer. Le spectacle était un enchantement. Les artistes revinrent sur scène pour un dernier tour, chacun apportant sa touche unique. La grande Mélanie Peres, avec sa voix forte et puissante qui résonnait dans tout le théâtre, surprenait et captivait. La charmante Yvette Dantier, ancienne candidate de « The Voice », avec une voix si douce et enchanteresse, semblait sortie tout droit d’un conte de fées. Deux autres artistes les rejoignirent, l’un jouant de la guitare, l’autre de la ravanne. Ils chantaient avec une harmonie parfaite, un mélange palpable d’amour et de plaisir.

 

Je crois que c’est à ce moment précis que mon désir de faire de l’art a pris forme. Voir le bonheur, le plaisir et la joie avec lesquels ces artistes offraient leur art au public était inspirant. Les applaudissements résonnaient comme une pluie de reconnaissance.

 

Mon ami Danish faisait partie du « Moris Orkestra », et pendant des semaines, j’avais vu les efforts, la persévérance, et les sacrifices nécessaires pour arriver là. En coulisses, j’avais observé la préparation, la passion, et le dévouement. C’était là, dans ces moments volés en backstage, que j’avais compris la véritable essence de l’art. La magie des répétitions, les ajustements minutieux, les éclats de rire partagés. Tout cela culminait en une performance qui touchait les cœurs et les âmes.

 

Ce soir-là, en quittant le théâtre, j’ai senti que quelque chose en moi avait changé. J’avais découvert une nouvelle facette de la vie, une beauté cachée dans l’effort et la passion. C’était une leçon de vie, une invitation à poursuivre mes propres rêves artistiques. C’est à ce moment précis que j’ai su, avec une certitude inébranlable : l’art est une merveille, un trésor à chérir et à partager avec le monde.

 

Luciano, 17 ans

 



Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *